Lou Naturel…
Je l’ai rencontré le Samedi 14 mars 2020.. Je me rappelle ce jour car c’était le jour de la vente des mes amies et surtout le dernier week-end de libre avant le confinement. William, m’a demandé discrètement de le suivre pour découvrir des pièces qui seraient parfaites pour notre maison…Très sensible à l’artisanat africain, notamment à tout ce qui se rapproche de l’art de la table, je m’approche près du stand de cette femme aussi passionnée que discrète… Son travail m’en met plein les yeux…
Si vous me connaissez ou me lisez depuis un bout, vous savez que je fonctionne beaucoup à l’intuition. Au regard, au premier contact, aux premiers mots échangés… Je vous présente l’un de mes nombreux coups de coeur!
Bonne découverte!
Qui es-tu Lou naturel ?
Je m’appelle Assa, parisienne, en couple et maman d’une petite Juliette de 4 ans et demi. Je suis cheffe de projet dans le secteur des réseaux informatiques avec une passion pour la déco, la nature et l’artisanat. Je suis la fondatrice de Lou, une marque qui met en avant la culture et l’artisanat traditionnel de la Côte d’Ivoire mon pays d’origine.
Peux tu nous expliquer d’où te vient cette passion pour l’artisanat?
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé créer. Et l’environnement où j’ai grandi s’y prêtait bien, l’artisanat est très développé en Côte d’Ivoire. L’uniforme scolaire étant imposé dans ce pays, créer des pièces uniques était ma façon à moi de me démarquer. Je dessinais mes modèles et les faisais produire par les artisans couturiers appelées tailleurs en Côte d’Ivoire. Je recevais fréquemment des compliments sur mes tenues et je me faisais surtout beaucoup copier. Ça a été le signe que j’avais quelque chose entre les mains.
Être une femme dans le milieu de l’artisanat est un atout ou au contraire une contrainte?
J’ai été élevée par des parents féministes et je crois fermement que le succès dépend de la personne que l’on est et non du sexe. C’est plutôt la volonté, les décisions que l’on prend et la manière dont l’on s’investit dans son travail, qui déterminent la réussite d’un projet.
Que te souhaites tu?
Ce que je me suis toujours souhaitée, c’est de rester en bonne santé le plus longtemps possible, encore plus dans les moments que nous traversons aujourd’hui. La santé c’est le luxe ultime. Tant qu’on l’a, on peut tout faire. Je connais sa valeur car j’ai moi-même été une enfant malade, hospitalisée de mes 3 ans à mes 6 ans.
Comment vis-tu le confinement?
Je vis plutôt bien le confinement, étant casanière de nature.
Je le considère comme une chance de passer encore plus de temps avec ma famille, d’avoir du temps pour moi et de faire toutes les choses que je remettais toujours à demain faute de temps comme coudre, lire, jardiner, essayer de nouvelles recettes, etc. C’est comme si on avait du temps en bonus, c’est inédit. On a jamais vécu ça et on ne le revivra certainement plus (enfin je l’espère)!
En outre on respire de l’air moins pollué.
Ce qui m’angoisse c’est plutôt l’incertitude dans laquelle nous vivons et la peur de perdre des proches. Je pense également aux personnels soignants et à toutes ces personnes, livreurs, caissiers, éboueurs, enseignants, qui se sacrifient pour nous permettre de vivre le confinement dans le confort. Je leur suis très reconnaissante.
Le dernier livre que tu as lu?
« L’enfant noir »de Camara Laye. C’est un roman autobiographique qui parle de la vie d’un petit garçon de la campagne en Guinée Conakry. J’aime la douceur de la narration qui me replonge dans mon enfance, les vacances passées au village chez ma grand mère.
J’aime également beaucoup la façon dont l’auteur célèbre sa mère et à travers elle, toutes les femmes noires. C’est l’un de mes livres préférés.
Le dernier achat déco que tu as fait?
Le fauteuil Bubble de Roche Bobois. Je l’ai pris dans un vert Topaze qui donne du peps à ma déco aux couleurs neutres. Le rendu est assez sympa.
Pour toi être une femme en 2020, c’est…
C’est vivre dans un monde où les inégalités persistent, encore plus dans certains endroits du monde que d’autres. Et même en occident où la parole s’est libérée avec les #balancetonporc et #metoo, il reste encore du chemin à faire. Le changement climatique par exemple, qui est la préoccupation majeure de notre ère, semble plus concerner les femmes que les hommes. Ce sont elles qui s’adonnent à la fabrication de cosmétiques maison, produits d’entretien et autre DIY. Des comportements écologiques perçus comme étant trop féminins par les hommes…