« La famille, ce lieu où commence la vie et où l’amour ne se finit jamais… »
Il était une fois,
Marie, Éric, Charlotte et Calixte…
Qui nous aurait dit que d’une histoire de combo « sabots /socks »naîtrait une belle amitié entre cette femme et moi…
!
Vous me connaissez maintenant, vous savez donc que je marche toujours au feeling!! C’est comme cela, et celui-ci ne m’a jamais trompé en y réfléchissant… Les seules fois où j’ai décidé de lui tenir tête, je l’ai regretté amèrement!
Tout ça pour dire, que ce p’tit bout de nenette est une boule d’énergie renouvelable à elle toute seule… Sa tête est en perpétuel bouillonnement malgré la sérénite qui transpire d’elle! C’est vrai, Marie on a vraiment l’impression que c’est la force tranquille… La maman qui s’énerve JAMAIS….
On s’est rencontrées, alors qu’elle arrivait dans la ville que je quitterais quelques mois plus tard… Pourtant je ne sais pas pourquoi ni comment, mais elle avait cette empathie que je connaissais tant, cette façon de relativiser, de réconforter, d’apaiser par les mots que je connaissais tant! Elle m’a dit un jour qu’elle avait été infirmière: j’ai tout de suite compris! On faisait partie de la même famille…
Lorsque nous nous appelons, nous discutons longuement elle et moi vous savez, et ses mots, ses paroles sont d’une justesse qui me réconfortent quand mon coeur s’emballe…
Je ne pouvais donc pas débuter cette nouvelle rubrique, sans mettre à l’honneur Marie et sa jolie famille! Famille dont émane le bonheur mais surtout tout plein d’amour et de bienveillance…..
Stephanie et moi avons chaleureusement été reçues par Marie et les siens, une fin de matinée d’un samedi pas comme les autres…
Stephanie, c’est aussi ma copine! Une petite pépite de maman, rencontrée grâce à Salomé qui est copine avec sa belle Alice.. Photographe tellement sensible, tellement douée, elle m’a fait l’honneur d’avoir confiance en moi, et d’associer son nom pour ce « Portrait de Famille #1 »… Sur Instagram c’est @_lafilleenjupe_ , abonnez vous les yeux fermés Mesdames…
Allez trêves de bavardages…
Coucou Marie, présente nous ta famille…
Nous sommes une petite famille de quatre, bien paritaire 🙂 : 2 mecs, 2 nanas.
Nous n’avons pas prévu pour le moment d’adopter un chien, un chat ou un poisson rouge !
Comment est né ton désir de fonder une famille avec Éric?
Assez rapidement. Un homme qui se lève tous les matins pour être à l’hôpital à 7h, à la sortie de ton service, ne peut être qu’un mec qui assure ! (s’il lit ça, il risque de s’en servir contre moi un jour de reproches 😀!)
Ces moments étaient importants pour nous. Un café, un croissant et des échanges au troquet du coin, aux aurores, ont constitué un des premiers socles de notre couple et ont confirmé notre souhait et notre vigilance quant à ne jamais rompre la communication.
Le désir de fonder une famille a alors mûri, teinté de curiosité, d’impatience, de désir : qui sera le mélange de nous deux sans être nous ?
Réponse incroyable, attention, c’est un scoop ! Des êtres uniques qui ont certes nos gènes, et qui sont pourtant extraordinaires d’être eux, juste eux. Je suis reconnaissante de ce qu’ils nous apportent en humilité, en découvertes, en fatigue, en remises en question, en joie, en angoisses, en fierté, en vie.
Par ailleurs, nous avons cheminé en ayant conscience que la finalité d’un couple ne se réduit pas à « avoir des enfants », que sa fécondité ne se limite pas à la fondation d’une famille et aussi qu’ il peut y avoir quelque chose de très égocentrique dans le désir d’enfant. On ne fait pas des enfants pour soi mais bien pour eux, pour ce que nous souhaitons transmettre et partager, voire même croître, à commencer par notre amour. Éric et moi aimons l’idée que les enfants sont les invités du couple : on passe de beaux moments ensemble puis on les laisse partir, vivre ce qu’ils ont à vivre loin de nous, en dehors de nous.
Cela fait écho à cette citation connue du Prophète de Khalil Gibran : « Vos enfants ne sont pas vos enfants. ils sont fils et filles du désir de Vie en lui-même. Ils viennent par vous mais non de vous, et bien qu’ils soient avec vous, ce n’est pas à vous qu’ils appartiennent. »
Est ce un choix de n’avoir que 2 enfants ou vous projetez vous avec 3 ou 4 enfants ( soyons fous)?
Si j’avoue mes pensées les plus folles, j’aimerais encore avoir 2 ou 3 enfants. J’ai grandi dans un environnement où la famille nombreuse était érigée en modèle !!
Ma rébellion : un papa, une maman, 2 enfants et c’est tout ! 😅
Pour être franche, la gestion d’une grande famille m’effraie un peu : le côté militaire de l’organisation au quotidien (joke), la routine nécessaire alors qu’à l’âge de nos enfants, 8 et 6 ans, nous nous autorisons d’être décalés et de ne pas respecter une organisation figée quand ça nous chante, le choix des vacances forcément impacté (bye bye les séjours au ski).
Il paraît que ce sont de fausses excuses… 😉
Bon, en fait, nous ne maitrisons pas tout, la Nature a visiblement d’autres plans pour nous…
Peux-tu me raconter une journée type avec vos minis-vous?
Il n’y a pas de journée type chez nous à proprement parler mais il y a des impondérables : la course du matin parce que je laisse dormir numéro 2 un peu trop tardivement, les câlins quotidiens, les discussions pendant les repas durant lesquels nous nous efforçons à ne pas être connectés à nos smart phone ou autres tablettes, le goûter devant l’école pendant que je papote avec les copines et les copains, la pause lecture chacun dans son coin, au calme, l’appel à leur père en fin de journée pour savoir si nous dînerons ensemble, l’histoire du soir – lue ou inventée -, les râleries liées à la fatigue, les « Bonjour ! » à la boulangère sur le chemin de l’école.
Tu es plutôt maman au foyer ou Working Mom?
Je me reconnais rarement sous les étiquettes apposées. Je correspond peut-être à ce qu’on appelle les « mom-preneuses » ?
J’ai ralenti mon activité professionnelle en 2013 pour diverses raisons et j’en suis heureuse car depuis, je passe du temps avec mes enfants, je m’organise en fonction de leurs emplois du temps.
J’en ai profité pour suivre une formation de yoga pour enfants et adolescents, ainsi que pour mûrir un projet qui devrait voir le jour d’ici cet été à Meaux.
La difficulté quand on travaille de chez soi (création de Limonade Garden et préparation de mes ateliers de yoga) est de s’organiser de façon à ne pas perdre du temps dans les tâches ménagères et de ne pas culpabiliser quand la maison ne ressemble pas à une photo Instagram ou Pinterest 😉, grosse pression et injonction des réseaux sociaux ; mais il paraît que le bazar c’est la vie, ce qui me convient bien souvent.
De même, si je n’ai pas fini ce que j’avais prévu de faire, il est parfois frustrant ou stressant d’interrompre mon travail pour rejoindre mes enfants à la sortie de l’école. Comme je fais tout à pieds au quotidien, le temps de marche m’offre un sas de décompression.
En présence des enfants, je m’oblige à décrocher sauf imprévu ou urgence pro. Et je leur réserve le mercredi après-midi : nous faisons un gâteau pour le goûter, nous jouons, bricolons ou lisons (et parfois une petite dose d’écran !).
Comme beaucoup, j’essaie de trouver un équilibre entre épanouissement professionnel et présence auprès de mes enfants. Sans tomber dans la toute-puissance maternelle, j’ai besoin d’aide et j’en demande.
Pour ça, j’ai la chance de ne pas être seule, ce qui me fait dire que dans les expressions « mère au foyer » ou « working mom », il y a un grand oublié : le conjoint. Il a un rôle essentiel et un équilibre à trouver lui aussi dans sa/son : présence auprès des enfants, participation aux tâches du quotidien, épanouissement pro, soutien dans le changement de carrière de sa femme.
Vous adorez voyager en voiture, de ce que je sais… Comment vous organisez-vous lors de vos périples?
Oh la boutade ! Nous avons une voiture parce qu’en banlieue, il est difficile de s’en passer !
Nous avons d’ailleurs mis du temps à en acquérir une : le temps de l’acceptation.
À vrai dire, nous aimons les voyages à vélo, nous avons commencé quand l’aînée avait 16 mois, c’était aux Pays-Bas. Puis une aventure à 4 de Berlin à Copenhague et le dernier en date en Suède. Presque 1500 km en tout !
Nous faisons une pause car les enfants sont trop grands pour tenir dans la carriole et trop petits pour tenir les distances.
Ce que j’aime avec les périples à vélo, c’est le contact avec la nature, les rencontres facilitées par l’attraction suscitée par le Chariot et le fait qu’il y ait deux enfants dedans ! mais aussi le minimalisme : 2 t-shirts et 3 culottes par personne et basta !
Bon, je l’avoue, je ne suis pas contre un road trip en camping-car, toujours en Scandinavie mais un peu plus au Nord, ou aux Etats-Unis.
Question organisation, nous planifions un minimum en repérant des hébergements ou en les réservant en avance dans les zones très touristiques. Nous nous sommes saisis des opportunités de AirBnB depuis ses débuts, bien pratique quand on voyage en famille. Un appartement permet de cuisiner et d’éviter le restaurant ou le pique-nique à chaque repas.
Chaque jour, nous laissons aussi une part à l’improvisation.
Nous sommes autant fans des musées que des flâneries sans but. Bien-entendu, nous nous adaptons aux besoins ou aux demandes de nos enfants : cela donne parfois de longues négociations 😅.
Raconte moi la chose la plus folle que vous ayez faite à 4?
Aménager à Meaux !
Cela va faire maintenant 2 ans que vous avez déménagé dans le 77?! Satisfaction ou regret?
Nuancé : nous avons quitté Paris en quête d’espace, de verdure et d’un rythme moins soutenu.
Pour l’espace et la verdure, nous sommes gâtés. Pour le rythme, ce n’est pas tout à fait ça. Nous n’avions pas mesuré la fatigue occasionnée par les trajets en train jusqu’à Paris.
Les vrais bénéficiaires sont nos enfants, même s’ils réclament souvent Paris.
Ils souffrent moins de la pollution et notamment du bruit. Les trajets quotidiens sont plus sereins que ceux que nous connaissions auparavant.Nous avons quitté des familles et une école auxquels nous étions attachés.
Nous avons eu la chance de rencontrer ici de nouvelles familles toutes aussi sympathiques et avec lesquelles nous avons plaisir de passer du temps !
La vie parisienne vous manque t’elle?
Ce qui nous manque, c’est la facilité d’accès à divers services, à toute heure de la journée ou en soirée. Meaux a un centre ville et cela a pesé dans la balance avant notre installation ; ce n’est pas qu’une ville dortoir.
Mais pour moi qui ai un régime alimentaire contraignant, il me reste un choix restreint de restaurants. Sortir devient un casse-tête. Je tiens à préciser que les restaurateurs chez qui nous sommes allés ont toujours fait bon accueil et ont réussi à chaque fois à adapter un plat.
Tu peux imaginer qu’à Paris, c’est plus facile de trouver un resto proposant du sans gluten ou du vegan. Le constat n’est pas si négatif que ça. Paris n’est pas loin, mais je mise aussi sur les initiatives meldoises qui dynamisent et proposent autre chose que du commerce traditionnel ou plus au goût du jour.
La pièce déco que tu préfères le plus dans ton nouveau chez toi?
Trois affiches publicitaires qui ne sont pas encore au mur. Je dois passer voir Olivia du Cadrameaux pour les encadrer.
La pièce préférée de votre belle Meulière?
Le salon et la salle à manger, les deux espaces où l’on se retrouve, où l’on reçoit. J’adore avoir du monde autour d’un bon repas !
La pièce déco dont tu rêves ?
Cool, c’est le quart d’heure futilité ?!
Pour l’extérieur, je craquerais bien pour quelques pièces Fermob de la collection Croisette, à mixer avec de la récup.
Pour l’intérieur, j’ai eu un coup de coeur pour la banquette Adélaïde par Anja Clerc.
Je verrais bien aussi un fauteuil Croisette Bohème de chez Honoré dans notre salon, et pour une fois, nous tombons d’accord avec Éric du premier coup !
Votre prochaine destination?
La Ferté sous Jouarre, nous ne connaissons pas encore. 😂
Ensuite, peut-être la Grèce ou l’Andalousie.
Le mot parfait qui correspond à votre vie de famille?
Love, eat, laught.
– la mixité de ton couple: force ou contrainte?
Il y a de belles choses dans la mixité, notamment le fait d’avoir une histoire familiale hors normes, d’avoir une histoire à raconter aux autres parce que l’on sait d’où l’on vient.
Nos enfants en sont fiers et veulent en savoir toujours plus. Ils aiment dire qu’ils sont « un quart vietnamien, un quart italien et l’autre moitié français » !
Ils nous ont questionnés très tôt sur leurs origines, en même temps que les questions sur la vie et la mort. Cela confirme que connaître ses origines fait partie des thèmes existentiels et est nécessaire à la construction de l’individu.
Je ne parlerai pas de contrainte mais de barrières : les deux grands-pères de nos enfants, ainsi que leurs familles, ont quitté leurs pays. Choisi ou non, le déracinement fait vaciller les repères à un moment ou un autre.
Les barrières peuvent prendre la forme d’un code de conduite qui n’a pas cours ici, d’un référentiel culturel qui n’aura pas été transmis aux enfants ou que partiellement : des attentes, des réactions peuvent alors être incomprises par l’une ou l’autre des générations.
❄️Personnellement, ma propre mixité m’a fait découvrir la xénophobie. Pas pour un délit de faciès mais pour un délit de nom à consonance étrangère (nom sicilien qui sonne malgache). C’est triste à dire : j’ai vite appris à montrer ma trombine sur un CV, ou à rencontrer directement mes interlocuteurs et à m’exprimer en langage châtié, notamment au téléphone, pour éviter toute discrimination.
J’ai souvent pu me régaler de la confusion provoquée par mon arrivée et la personne fantasmée en amont par mes interlocuteurs.
– Quel est le sujet le plus délicat que tu as abordé avec tes enfants?
Un sujet terrible et terrifiant : la pédophilie. Les prévenir, les protéger sans leur faire peur. Je leur ai expliqué les interdits fondamentaux, l’occasion aussi d’aborder le consentement, l’intimité, la sexualité : au fur et à mesure qu’ils grandissent et au fur et à mesure de leurs questionnements, j’adapte mes explications. Il me semble que nommer sans tabou est un outil puissant de prévention.
– Si ta famille serait un adjectif ce serait?
Itinérante
-Une senteur?
L’odeur de la montagne après la pluie
– Une couleur?
Bleu
– Notjustmom représente quoi pour toi?
Si j’utilise des qualificatifs : spontanée, vraie, engagée. J’aime tes billets d’humeur ou tes billets sur les femmes. Notjustmom me permet aussi de prendre encore plus conscience de la place de la femme noire dans notre société et des étapes qu’il y a encore à défendre ensemble.
Par ailleurs, la blogosphère a besoin d’être bousculée par des blogs comme le tien : les schémas familiaux sont tellement riches et variés aujourd’hui, rares sont les blogs qui parlent du métissage et qui partagent ce vécu ; le métissage étant trop souvent trahi par des clichés angélistes dont celui de la beauté présumée des enfants métis. Notre société devrait porter une vraie attention à ces enfants, mais c’est le sujet d’un autre débat.
– Et un conseil a donner aux familles qui liront cet article?
Soyez vous-même, osez sortir du courant majoritaire si vous le souhaitez, notamment en matière d’éducation et tant pis pour les remarques et le jugement extérieur. Tenter de faire de sa famille une entité solide et sécure pour mieux s’ouvrir au monde et aux autres.
Dernière question: Comment imagines-tu ta famille dans 10ans?!
Et si on se donnait rendez-vous ?! 🙂
Marie Nguyen
Limonade Garden (Meaux) :
https://www.facebook.com/LimonadeGarden
Découvrez le programme de cet été pour tous les enfants, résidants du nord 77 ou de passage pour les vacances.
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