Petite, je faisais le grand écart. Ça me demandait beaucoup de souplesse et d’équilibre. Je ne pensais pas que plus tard, en devenant femme, j’aurais à travailler ces deux capacités sur mon propre corps. Quotidiennement. Que ce travail ferait partie de ma vie de femme. De mon corps de femme, ce corps à la fois habité et traversé par une expérience singulière du temps, cette expérience singulière et incarnée qui est celle d’un double mouvement temporel et source de conflit.
Féminin et maternel : une différence de tempo
Mais de quoi je vous parle? C’est tout simple, je vous explique! La femme est habitée par une « double temporalité »:
– Une temporalité « féminine » linéaire, sur le temps long de l’existence, allant toujours de l’avant. Une temporalité marquée par le désir d’aller vers l’autre, de s’ouvrir au monde : vie sociale, amicale, professionnelle, amoureuse, érotique, engagée, artistique … Il y a tant à faire !
– Une temporalité « maternelle », périodique et cyclique, avec un début et une fin. C’est le temps du maternel, des premières règles jusque la ménopause. Un temps qui s’impose au corps, et qui est lié à l’attente et à l’expérience de la perte : le temps des règles, de la grossesse, de l’allaitement, des gestes maternants … Un temps qui habite la femme presque 40 ans ! 480 mois ! Ce n’est pas rien, tout de même ! Cela lui demande de se réapproprier son corps de façon permanente.
Quel temps fait-il en moi ?
On comprend dès lors facilement que ces deux temporalités, composées de deux mouvements contraires, l’un constant, l’autre périodique, puissent provoquer un conflit interne chez la femme. Conflit qui lui demandera de faire un incessant « travail du féminin » : un travail de réconciliation du « maternel » et du « féminin ». Pour donner deux exemples :
– Tu prévois un week-end en amoureux. Ça fait tellement longtemps que tu y penses! Tu as choisi un super endroit, prévu de caser les enfants chez la voisine, prévu d’emporter ta plus belle robe, ta plus belle lingerie. Bref, tu es hyper amoureuse et tu veux le rendre hyper amoureux. Le week-end arrive… Et là, flop : tu as tes règles. C’est ballot, mais c’est comme ça… Vive le « maternel » !
– Tu adores ton boulot, on te félicite. Tu adores également ton homme et désires un enfant de lui. Et puis voilà qu’un jour bébé pointe son nez… au moment où l’on te propose une promotion. Merci « maternel » de faire irruption dans mon « féminin » !
Désirant à la fois l’une et l’autre de ces deux capacités qui la définissent, la femme devra toute sa vie s’adapter, choisir, renoncer, différer, modeler. Le temps et les aléas de la vie se chargeront de le lui rappeler.
Dire oui à sa féminité
Alors, soit on pleure (non, quand même, si chaque femme passait 40 ans à pleurer, ça inonderait la terre …), soit on se dit que oui, ce conflit nous rend hyper-créatives, hyper souples, hyper tout ce que l’on veut ! Et profondément audacieuses. Mystérieuses. Singulières. Bref, géniales! Ça n’empêchera pas les larmes, certes. Parfois, cela demandera à certaines d’être accompagnées. Et parce qu’il se vit à l’intérieur de nous, ce conflit nous rappelle que nous sommes « sujet incarné », fait de chair et d’os. D’une certaine façon, ce conflit est ce qui nous constitue comme femme, notre « essence » (essence au sens d’identité profonde, première).
Saisissons-le comme un chance, non ?
Samedi 14 Octobre 2023, « Bonjour Madame, l’appartement » revient!
Nous serons 40 femmes réunies, en plein coeur de Paris, pour aborder toutes ensemble« La sexualité au féminin ». Il reste encore quelques places, j’espère t’y compter
Si je t’écris, c’est pour te parler d’un sujet qui me tient vraiment à cœur. Je n’ai jamais pris le temps de l’aborder ici. Sûrement par gêne, à cause du syndrome de l’imposteur, je ne sais pas…
En tout cas, je sens qu’aujourd’hui c’est le moment! Il faut que je te parle de ce bébé à qui j’ai donné vie en novembre 2019, «Bonjour Madame».
Il est nécessaire que tu comprennes, alors voici…
T’écrire tous les jours, c’est comme un lien entre nous, un lien invisible. Sache que c’est pour moi comme du carburant. Je sais, c’est drôle cette impression de se connaître, alors que nous ne nous sommes jamais vues. Depuis maintenant plus de neuf ans, je parle à de nombreuses femmes, et c’est incroyable de voir à quel point encore elles se sentent submergées voir totalement perdues ou pas du tout à la hauteur des différentes casquettes qu’elles portent au quotidien.
Quand j’étais petite, mon père m’emmenait très souvent avec lui en voiture, il me donnait des conseils que je ne comprenais pas forcément à l’époque. Depuis que je suis devenue maman, ceux-ci prennent tout leur sens. Il me disait qu’en tant que femme, noire de surcroît, je rencontrerai des épreuves bien plus compliquées que les siennes. Que la société ne serait pas douce avec moi et que c’était la raison pour laquelle il devait m’armer. Il me répétait autant que possible que les problèmes, les difficultés: on les affronte. On ne les évite pas!
Il me disait qu’une vague, quand on la prend de face elle nous renverse à coup sûr. Et l’on se noit!
Par contre, quand on attend le bon moment pour plonger dedans, alors elle ne pourra rien contre nous!
La maternité a fait partie des plus grandes vagues de ma vie de femme. Elle a tout mis en vrac: dans ma maison, dans ma voiture, dans mon organisation, dans mon cœur, et puis, elle a tout chamboulé , aussi bien dans ma tête que dans mes émotions.
La maternité ça a été cette déferlante sur mes certitudes et mon envie de tout contrôler.
Sauf que voilà, résister, c’était se faire renverser, mais décider de plonger dans la vague, c’était saisir cette opportunité pour apprendre à progresser et grandir.
Il y a des gens qui disent que les enfants nous volent notre vie.
Je pense que c’est tout le contraire. J’ai découvert qu’être mère, c’est partir à la découverte de mes ressources insoupçonnées de femme.
Là où tout le monde voyait un problème, c’était à moi de voir l’opportunité en or pour déceler ce que je voulais vraiment faire de ma vie.
Quand Salomé eu 1 an, avec Ceryse, qui en avait déjà presque 6: j’ai sombré dans l’épuisement. Ma maternité est venue révéler au grand jour ce manque de confiance incroyable que j’avais en moi! En les autres, en la vie. Mon masque s’est fissuré. Je jouais un rôle qui ne me convenait plus!
Au début, j’ai résisté ne me pensant pas légitime de faire ce qui m’appelait au plus profond de mes tripes. Et puis un jour, j’ai décidé de plonger dans cette fameuse vague. J’ai décidé d’aller à la rencontre d’autres femmes, que je suivais sur les réseaux sociaux. Des femmes, pour la majorité qui étaient mamans, que je trouvais belles, intelligentes, intéressantes, inspirantes, mais qui vivaient très sûrement des réalités similaires aux miennes.
J’avais besoin de me remplir de leurs expériences, de leurs histoires de leur témoignages à elles.
Ces femmes que je ne connaissais pas et qui de qui pourtant je me sentais si proches.
Comment faisaient telles?
Quels étaient les défis qu’elles rencontraient au quotidien?
Comment s’organisaient-elles?
Et leur vie de couple?
Leur job ou pas?
Leur sexualité?
Leurs peurs?
Leurs rêves?
Je ressentais le besoin de tout savoir sur elles!
J’ai sauté le pas: NotJustMom est né.
Grâce à ces nombreux échanges aussi édifiants les uns que les autres, ces rencontres avec toutes ces femmes de couleur, d’appartenance religieuse, de catégories socio-professionnelles différentes, j’ai réalisé que nous menions toutes les mêmes combats. Nos réalités de femmes, de mères étaient vraiment similaires. Chacune de nous, nous battions chaque jour pour apporter du soleil à nos vies. Je faisais à chaque fois le même constat: ces femmes avaient tout simplement appris à se faire confiance. Elles avaient appris à s’aimer.
Je me rappelle du moment précis où j’ai réalisé que le problème ne venait pas de moi. Il venait tout simplement de mon quotidien, qui était construit sur des habitudes destructrices qui attaquaient sans arrêt mon bien-être, mes relations et mon niveau d’énergie.
Alors j’ai lu, j’ai expérimenté et petit à petit, j’ai transformé mon quotidien. Cette découverte, je la partage depuis neuf ans avec d’autres femmes sur ici, sur mon blog, NotJustMom ainsi que sur mon compte Instagram..
Et puis, il y a ce jour de septembre 2019, où dans une rue new-yorkaise, je confie mon rêve à mon amoureux. Je lui confie, que ce que je vis avec NotJustMom est tellement magique et réparateur pour la femme que je suis, que ce serait égoïste de ne pas en faire bénéficier d’autres femmes.
Des femmes qui pensent n’avoir ni les ressources ni le temps, tellement elles sont submergées par leur quotidien… Ces femmes, je savais qu’elles existaient.. Elles m’envoyaient de nombreux messages de détresse quasi quotidiennement.
Il m’a convaincu que je devais le faire. Je ressentais fortement le besoin de créer un univers bienveillant pour toutes les femmes, qui, comme moi, ne voulaient plus subir leur vie, mais la vivre à fond dans la bienveillance et avec le sourire. J’avais besoin de dépasser les écrans, nous devions nous voir, nous regarder droit dans les yeux. Nous devions nous serrer fort dans les bras les unes des autres. Nous devions communier ensemble.
Vous savez, je suis persuadée que nous méritons toutes de vivre des vies extraordinaires où nous ferons des progrès quotidien dans les domaines les plus importants.
Raison pour laquelle « Bonjour Madame » est né le 1 novembre 2019.
Qu’est-ce que Bonjour Madame ?
Bonjour Madame, ce sont des expériences où les femmes sont au cœur de tout. Bonjour Madame, ce sont ces ateliers où nous décidons de reprendre le contrôle des neufs zones de priorité de notre vie ( santé, finance, environnement, carrière/ appel, plaisir, développement personnel, relation/famille/ social, spiritualité, couple ) afin de littéralement transformer notre existence.
Alors sache que « Bonjour Madame » est pour toi qui veux plonger dans la vague. Toi qui veux saisir ce moment de ta vie où tu ne te sens pas à la hauteur, comme une opportunité pour apprendre à aimer ta vie et peut-être même pour apprendre à t’aimer toi. Bonjour Madame, est pour toi si tu veux te surprendre toi-même avec de nouveaux réflexes de bienveillance et de gratitude.
Et puis si tu veux te sentir entourée et soutenue, quelque soit ce que tu traverses, afin de ne plus tomber dans le piège de la culpabilité; si tu veux alimenter ton être intérieur pour plus de constance et moins d’émotions en dents de scie; si tu veux te concentrer sur ce qui compte vraiment pour te simplifier la vie, crois-moi tu es au bon endroit!
« Bonjour Madame » ce sont des rendez-vous avec d’autres femmes qui, tout comme toi et moi, ne veulent plus subir la vague mais plutôt apprendre à surfer dessus. Les portes de Bonjour Madame ouvrent pour sa prochaine édition, le Samedi 14 Octobre 2023 pour aborder le thème de: « La sexualité au féminin et ses tabous ».
Alors si mes mots et ce thème résonnent en toi, sache que tu es et seras toujours la bienvenue.
Je sors totalement de ma zone de confort, en abordant ici une sphère de ma vie qui est privée: ma foi! Mais au vu des nombreuses discussions que j’ai avec certaines d’entre vous, il me semblait important et nécessaire d’aborder ici cette question de foi et de sexualité! À travers cet article, je vais apporter ma vision des choses en fonction de ma façon personnelle de vivre ma foi et ma sexualité au sein même de mon mariage! Je n’aborderai pas la question de la sexualité hors mariage, parce que c’est une femme mariée qui me l’a posé!
Mais nous y reviendrons bientôt, promis!
Aujourd’hui encore, des couples rencontrent de grandes difficultés à communiquer autour de leur sexualité avec leur conjoint(e). La question que je vous ai posé sur Instagram, fait suite à une question que l’une d’entre vous m’a posé. De même, lors de la dernière édition de « Bonjour Madame, L’appartement » les échanges eu avec nombreuses des participantes, m’ont permis de réaliser que malgré les 90% de femmes présentes pour qui cela était évident d’aborder le sujet avec sa moitié, 11% ont assumé le fait qu’elles, au contraire, n’en parlaient que rarement ou jamais avec leur moitié! Et je ne vous parle même pas de toutes ces femmes qui nous ont livré les défis auxquels elles étaient confrontées au quotidien.
(Merci pour votre franchise au passage Mesdames!).
Souvent les raisons de cette carence proviennnent tout simplement d’un sentiment de gêne, de pudeur ou autre.. Malheureusement…
J’ai aussi reçu des messages de femmes me faisant part des difficultés rencontrées dans l’intimité! Elles m’ont fait confiance en se confiant à moi! Je me devais donc de répondre, juste et surtout de la façon la plus franche possible! Comme plusieurs d’entre vous, je suis une femme qui suis mariée, qui est maman mais avant tout qui croit! OUI! Je crois fortement en Dieu et chaquejour, je paye le prix afin que ma foi grandisse et s’élève avec moi! Pourtant je ne crois vraiment pas, que la sexualité et la foi ne soient pas compatibles! Bien au contraire!!
De mon point de vue, s’épanouir sexuellement au sein de son couple ( à raison plus forte, dans son mariage…), repose dans un premier temps, dans une communication saine et sans tabou avec sa moitié!!! Parler de ses besoins ou de ses désirs à sa moitié, n’est pas chose honteuse! Nous ne passerons jamais pour des perverses! Nous avons le droit d’avoir envie de, d’avoir des besoins, et certains désirs!
NOUS AVONS LE DROIT!!!!
Pour vivre une sexualité épanouie, il est essentiel de communiquer sur le sujet!
Pour ma part, je peux vous dire que tout est lié à l’enfance! Je me rappelle que plus jeunes, lorsque deux personnes s’embrassaient à la Tv, soit mes parents changeaient de chaîne (accompagné du petit commentaire qui te faisait comprendre, que cette scène faisait partie des interdits ultimes); ou comme par hasard, à ce moment précis, pendant que certains avaient une envie subite d’aller aux toilettes, d’autres allaient direction leur chambre, d’autres lisaient un magazine sans importance et moi , ben je cachais mes yeux.. AHAHAHAHAH! Tout cela, pour vous faire comprendre, qu’étant jeunes, pour mes parents, il était impensable, que l’on regarde une scène de French kiss ensemble!!
Jsuis sûre que nombreuses d’entre vous, avez déjà vécu cette scène aussi.
Le sexe, au sein même de nos famille, est un sujet très tabou! On n’en parle pas!! Pourtant le fait de ne pas en parler, incite à penser, qu’être intime sexuellement est mauvais! Et quelque fois, les parents inculquent ces pensées aux enfants ou évitent de leur parler de sexe parce qu’ils pensent les protéger et leur éviter de goûter trop tôt à ce qui est souvent communément vu comme un fruit défendu et qui pourtant est une grâce, une bénédiction dans le mariage! Au fond, le but que ces parents veulent atteindre est noble, mais la manière de le faire n’est pas bonne et finit bien souvent par laisser une empreinte négative et influence négativement la manière dont ces enfants vont s’épanouir sexuellement plus tard dans leur vie d’adulte.
Aujourd’hui étant maman, je relativise certains comportements que mes parents ont eu… Que certains adultes de notre entourage ont eu aussi.
Voici aussi un autre point qui entrave la bonne communication sur le sujet de la sexualité dans les couples : la perception que peut avoir l’un des conjoints sur l’intimité sexuelle.Certaines personnes, ont une idée négative sur l’intimité sexuelle, une idée qui leur a été communiquée bien souvent par les parents (soit par leurs attitudes ou par leurs commentaires au sujet du sexe), tout comme par leur interprétation de la croyance qu’elles pratiquent.
En ce qui concerne la pratique nos fois respectives, il nous faut véritablement renouveler nos pensées et les ajuster à ce que Dieu dit! À ce que ces livres saints tels que La Bible, La Torah ou Le Coran nous délivre comme message! C’est Dieu Lui-même qui a créé le sexe. Il trouve cela beau et bon dans le cadre du mariage et veut que vous ayez une intimité sexuelle agréable, vibrante et épanouie avec votre mari/votre femme. C’est la volonté parfaite de Dieu qui est pour vous ! Maintenant, chacun vient dans le mariage avec son bagage d’attentes et ses désirs personnels concernant la fréquence des rapports intimes, le lieu où cela doit se faire, et la manière dont cela doit se faire. Si vous n’en parlez pas, si vous ne mettez pas sur le tapis vos désirs, vos besoins et vos attentes pour essayer de trouver un équilibre, vous allez souvent avoir des frustrations dans ce domaine! Dans la Bible, par exemple, Dieu décrit l’acte sexuel comme un acte de bonté, de gentillesse (1 Corinthiens 7 :3-4). Il le décrit comme quelque chose auquel votre conjoint et vous-même avez droit.
N’ayez pas honte du sexe. Ne le traitez comme un sujet tabou. Parlez-en ouvertement et souvent ensemble et exprimez chacun l’un à l’autre, dans l’amour, vos besoins et désirs sexuels. Il n’y a rien de mal à cela ! Un livre que je recommande à tous les hommes et femmes chrétiennes qui ont difficultés par rapport à leur façon de voir la sexualité, c’est le livre des Cantiques des Cantiques. Si vous voulez vraiment savoir ce que Dieu pense du plaisir sexuel, lisez ce livre et vous comprendrez!
D’autres ont du mal à en parler et sont frustrés dans ce domaine à cause de la culpabilité d’évènements dans le passé. Ne laissez vos erreurs de votre passé vous empêcher de profiter de votre mariage aujourd’hui!
Pour conclure sur ce sujet, ne laissez pas les blessures du passé, les erreurs du passé, et une vision faussée de l’intimité sexuelle te voler, t’empêcher d’expérimenter le meilleur de Dieu dans votre sexualité, le maximum des grâces et bénédictions que Dieu a prévues pour toi dans ton intimité sexuelle avec ta moitié. Dialoguez plus souvent au sujet de vos attentes, de vos besoins et de vos désirs avec votre conjoint.
Mais pourquoi est-elle devenue aussi têtue? Qu’est ce qui s’est passé? Qu’ai-je raté?
Me voilà, une fois de plus, à répéter pour la énième fois à ma fille de venir à table. Combien de fois au juste je l’ai répété ?! Je ne sais même plus.
Au moins cinq fois, c’est sûr !
Et elle est là, à avancer en trainant sur le trajet qui sépare la table basse et son repas en train de refroidir.
Je perds mon calme
Promis, j’ai essayé !
J’ai tout fait pour ne pas crier: utiliser un ton calme, je l’ai prévenu un peu à l’avance que dans 5 minutes on va passer à table, j’ai répété de façon patiente, fait menaces que je ne tiendrai peut-être pas, mais voilà, là je craque.
« À table m…. ! Il faut te le dire dans quelle langue ?! »
À cet instant précis, j’ai envie de la massacrer.
Les jours, où je suis globalement en forme, pas trop stressée et bien endurante, elle va s’en tirer avec cette parole sèche et mon regard noir.
Puis, nous déjeunons tranquillement et passons à autre chose.
Sauf que parfois, la marmite est pleine: sûrement dû à une mauvaise nuit ou trop courte, mal fichue ou c’est peut-être aussi juste que Melle Ceryse a atteint le quota d’usure du jour. Et là, au regard noir et au ton sec s’ajoutent des reproches jusqu’à voir perler les larmes aux coins de ses yeux qui valident en moi le fait qu’ « elle a bien compris, cette fois ».
Sauf que voilà mère culpabilité qui pointe le bout de son nez…
Vous savez, cette culpabilité qui crève le cœur.
« Tu t’es acharnée jusqu’à ce qu’elle pleure. T’es malade ma pauvre!
Alors comme un ange et un démon se lançant dans une sorte de combat à l’intérieur de ma tête, l’un tente de justifier son acte quand l’autre lui reproche. Et le plus dingue là dedans, c’est que quand mon mari pète un plomb pour les mêmes raisons, je lui demande de se calmer et je suis bouche bée devant ce qui m’apparait de l’extérieur comme une réaction tout à fait disproportionnée.
« Va comprendre ! »
Ma fille, c’est mes tripes, mon sang, la prunelle de mes yeux. Mais ma fille est une tête de mule, c’est un fait! Bien évidemment, je suis la seule à avoir le droit de le dire hein?! Avisez-vous de la critiquer et maman sort ses griffes!
Elle ne peut jamais (je dis bien jamais) faire ce qu’on lui demande du premier coup. L’obéissance : ce n’est plus trop son truc à certains moments de la journée.. L’esprit de contradiction : c’est sa marque de fabrique. Ceci dit, pour sa défense, je n’aurais que cela à dire :
« Les chiens ne font pas des chats. »
Ce qui aujourd’hui me permet de me sentir mieux dans mon rôle de mère que je ne l’ai été à mes débuts, c’est ce travail sur l’acceptation, fait de gré mais aussi par la force des choses.
Elle a cette part de moi, cette part imparfaite, que je n’étais ni prête à voir ni à admettre pendant longtemps.
Admettre et accepter, sans la juger.
Et puis, elle a cette grande part d’elle-même.
Accepter que son caractère soit ce qu’il est avec ses côtés irritants comme ses côtés tellement touchants. Accepter qu’il en soit de même pour moi.
L’aimer. Et la gronder quand c’est nécessaire pour elle comme pour moi.
Désolé, mais je n’ai pu m’empêcher de rire à gorge déployée quand j’ai lu cela hier matin… Pour laisser place à de la peine.
Alors toi, tu n’as jamais assisté aux différents films de guerre qui ont été tournés chez moi depuis qu’on est en couple. On y trouve tous les ingrédients de la parfaite production hollywoodienne :
Un scénario tellement bien écrit, qu’il te tient suffisamment en haleine pour que tu ne saches jamais vraiment qui est le gentil et qui est la méchante (enfin cela dépend de là où tu te places).
De l’action, avec des portes de chambres et de placards qui claquent et moi qui boude toute la nuit pour lui montrer ma rage! Parce que lui, ne boude quasi jamais la nuit.. (Comment fait-il justement? Un jour, je percerais son secret…)
Ou des hurlements tellement terrifiants, semblables à des animaux que l’on égorgerait en plein milieu de notre salon.
Ouais ma petite dame!! Et ce n’est pas fini!
Passons aux quelques effets spéciaux: surtout au moment précis où les invités ont à peine franchi les portes du portail… Ravaler sa salive, afficher un sourire niais, faire comme-ci tout se passe bien dans le meilleur des mondes, sortir ses meilleurs sujets de conversation, se parler l’un et l’autre alors que nous n’avons qu’une envie, nous bondir dessus! Mettre sa colère au frais dans un gros tupperware qui a du mal à se refermer, le tout à réchauffer gaiement au micro-ondes dès que les mêmes invités auront enfin quitté les lieux pour nous laisser nous régler en paix.
Et puis comme dans toute superbe production, des bonnes vieilles intrigues, des non-dits, des ramifications familiales, bref : le mix parfait pour un bon gros merdier (et je reste polie).
Pourquoi je te raconte tout ça ?
Pour te faire comprendre qu’être celle qui va toujours bien, à qui tout sourit, ça n’est pas le beau rôle à tous les coups. Oui, j’ai une vie que j’aime, un travail qui me passionne et je fais tout plein de rencontres les unes plus cools que les autres! Oui, je trouve que j’ai un homme d’exception, parce qu’il m’aime telle que je suis! Qui n’a pas peur de me donner des ailes et qui, n’a aucun problème pour “s’exprimer”. Mais tu vois, si je te raconte tout ça, c’est aussi pour t’emmener un peu dans les coulisses, sans vraiment te dévoiler mon jardin secret, mais t’en montrer juste assez pour que tu voies que non, vraiment, l’herbe n’est pas plus verte chez les autres.
L’herbe est très souvent bien cramée chez les voisins aussi, y compris ceux que tu envies parce que, eux, ils se font des week-ends en amoureux 58 fois dans l’année. Ne te fie pas entièrement à ce que tu voies, ou dirais-je plutôt: à ce que tu imagines..
Non, ce n’est pas plus facile chez les autres…
Je ne sais que trop bien que la vie de couple ne tient trop souvent qu’à un fil.
Alors voilà, mon amoureux et moi, on avance, on apprend, on serre les dents, on sert les poings, on crie, on gueule, on fait des concessions, on médite, on partage nos inspirations et on a aussi des tas de moments » tronche tellement froissée par la colère ou les larmes » que même une bonne blague ne suffira pas à détendre… Tu sais, ce genre d’instant que tu n’immortaliseras jamais et qui ne sera jamais partagé sur Instagram.
Comprends donc, qu’un couple, ça ne se compare pas!
Un couple est unique, comme une histoire est unique, et on ne sait jamaisce qui se passe vraiment dans la maison des autres. Personne ne peut savoir ce qui se dit quand la voiture démarre, ce qui se crie quand les invités sont partis, ce qui sort quand personne n’entend (sauf peut-être les enfants).
Et derrière ces masques de couple, peut-être que tu te sens seule, peut-être que tu te sens totalement à l’ouest, alors j’aimerais te dire que c’est normal.
Que tu n’es pas un boulet, que ton partenaire ne l’est pas tant que ça non plus. Le chemin est rocailleux, escarpé, exigeant, larmoyant, difficile quelque fois voire même douloureux. Saches donc qu’il n’est facile pour personne. Chacun est seul face aux scènes de films pas romantiques qui sont tournées dans le secret de nos foyers.
Reconnaître que c’est dur, que c’est dur pour tout le monde et qu’au fond ça fait partie du jeu, c’est souvent le début de la fin de l’angoisse.
Et si tu penses que votre aventure est trop compliquée, dis-toi que les meilleurs films sont basés sur des galères pas possibles.
Votre histoire est comme toi : elle n’a pas besoin d’être parfaite pour être superbe…
Je ne pourrai jamais te dire quoi faire? Comment le pourrais-je? Je ne suis pas toi! Mais à travers mon histoire, mon parcours, je souhaite simplement partager avec toi en toute humilité, ce qu’est le pouvoir de choisir, ce qu’est la peur et certainement l’amour!
J’aurais pu trouver toutes les excuses pour ne pas prendre ma vie en main, mais la vie elle, a décidé de m’apprendre une bonne leçon: celle que j’avais toujours le pouvoir de choisir!
Ces derniers mois ont été mouvementés, compliqués, difficiles, durs..
Et pourtant face à chaque difficulté rencontrée, j’ai réalisé que j’ai toujours eu le pouvoir de choisir. Le pouvoir de choisir la fuite, le renoncement, ou l’affront. Celui de composer avec la situation aussi! Parce que oui, j’ai grandi avec des parents que j’ai toujours vu se relever face à toutes les situations difficiles qu’ils ont rencontrés. J’ai donc accepté ma nouvelle réalité.
Mais comment composer avec?
Par instinct de survie, par amour pour mon mari, mes enfants ainsi que pour moi, j’ai trouvé la force de ne pas capituler! J’ai décidé non pas de choisir de survivre, mais plutôt de choisir de vivre!
Consciemment ou pas, chacun d’entre nous, à un moment ou à un autre de notre vie, nous avons perdu le pouvoir de choisir! Dès notre plus jeune âge, nos parents, nos enseignants et même la société nous dicte la voie à suivre! Celle qui est supposée nous apporter ce fameux bonheur!
De la maternelle aux études supérieures, on nous apprend les réponses!
Mais pourquoi donc?
Parce qu’on veut nous faire rentrer dans le moule! La conformité dans notre société est valorisée mais surtout exigée! Mais alors pourquoi sommes-nous si insatisfaits? Pourquoi existe t-il autant de gens malheureux, malgré les belles maisons, malgré les bons emplois, malgré les enfants, malgré l’argent, malgré les belles voitures? Pourquoi y’a t-il toujours ce petit sentiment, cette petite voix quelque part, qui nous dit: « Je ne suis pas bien… » « Je ne suis pas complètement heureuse.. » « Est-ce que j’ai choisi par rapport aux autres ou ai-je choisi par rapport à mon égo? » «Pourquoi je n’ai pas su dire non? Pourquoi je n’ai pas osé dire que ce n’était pas cette vie à laquelle j’aspirais? »
Malgré toutes ces questions, on n’ose pas bouger, on reste tout simplement paralysé par la peur…
Mais la peur de quoi?
La peur d’être rejetée, de se faire juger, de se tromper, de ne pas faire partie du clan. Ou tout simplement, la peur de ne pas être normale.. Pourtant tout le monde nous donne des outils, des livres, des podcasts, des vidéos, des workshops, des conférences, pour nous apprendre à vaincre la peur…
Alors pourquoi?
Comme vous, je les ai lu ces livres… Comme vous, j’ai assisté à ces conférences, j’ai moi aussi écouté ces podcasts et regardé ces vidéos attentivement. Mais la peur était toujours présente! Alors pourquoi je ressentais encore ce sentiment qui me venait des tripes?
J’ai appris que ce signal d’alarme que je recevais comme un coup de poing dans le ventre, souhaitait simplement m’envoyer un message. Ma peur voulait que je sois attentive, elle voulait me dire que le seul moyen de la vaincre était de me recentrer sur mes pensées! De me recentrer sur mes actions et mes paroles!
Mais de quoi avais-je réellement peur?
J’avais tout simplement peur de ne pas être aimée! L’humain a tout simplement besoin de se sentir aimé et d’être reconnu tel qu’il est. J’ai compris à travers les épreuves, que c’est l’amour qui nous donne la force de reprendre le pouvoir sur nos vies! Mais encore faut-il apprendre à s’aimer soi-même!
Il y a souvent dans notre vie, une personne qui nous livre ce conseil fondamental. Dans mon cas, ce fut mon père! Dans le tien, c’est peut être ta mère, ta soeur, ton frère, c’est peut-être toi-même…
J’ai appris à m’accepter et m’aimer avec mes défauts et mes qualités, avec mes folies, avec ma féminité, mais surtout avec ma vulnérabilité.
J’ai accepté que je ne pourrai jamais plaire à tout le monde. J’ai compris que mes imperfections étaient des forces et mes échecs des bénédictions qui m’aident à grandir, à réaliser que je suis bel et bien humaine. Dès que je me suis acceptée, je me suis aimée. Pas de façon prétentieuse, mais de façon humble. Car j’existe et je n’ai pas envie d’être qui que ce soit d’autre que moi!
J’ai aussi appris l’importance d’aimer et de respecter les autres, et de savoir distinguer ce que l’on peut contrôler, de ce que l’on ne peut pas contrôler! Je ne peux pas choisir pour les autres, je ne peux pas contrôler leurs décisions… Mais je peux contrôler mes réactions.
Tu sais, on a souvent des personnes très inspirantes qui gravitent autour de nous. On les aime tellement, qu’on leur cède le volant de notre vie. Chaque fois que l’on va laisser une autre personne interférer dans nos décisions, on vient de laisser la place du conducteur… Lorsque l’on a un modèle, on souhaite suivre et imiter son parcours. On veut même quelque fois devenir sa photocopie! Sans le réaliser, on vient de transférer notre pouvoir entre les mains de quelqu’un d’autre.
Bien sûr que l’on peut admirer les forces et les réalisations des autres, mais il faut surtout apprendre à les adapter à nos réalités, à nos propres valeurs, et surtout à notre vie!
Les réponses que l’on pense trouver à l’extérieur, on les a tous. Il suffit de vouloir s’écouter!
En reprenant ton pouvoir, tu feras de ta vie ce que tu voudras! Ce ne sera pas facile, non! Car on vit dans un monde qui nous bombarde de modes d’emploi. On en trouve partout, sur tout les sujets!
On veut nous apprendre à éduquer nos enfants, à embrasser nos partenaires et surtout on veut nous apprendre à être heureux!
Pas mal! Sauf que ces recettes se veulent juste rassurantes. Elles ne nous rendront pas plus heureuses, car elles ne sont pas les nôtres! Si tu décides d’être unique, tu rameras à contre courant, tu trébucheras et l’on voudra même te mettre à genoux. Mais quelle fierté de se sentir authentique. Ne tolère plus les excuses, surtout celles qui viennent de toi.
Comme blogueuse, comme infirmière, comme femme, comme entrepreneure, je les ai presque toutes entendues. On m’a dit: « Tu sais Babeth, j’aurais pu réussir mais mes parents n’avaient pas assez d’argent; je n’ai pas la bonne couleur de peau ou encore je n’ai pas de contacts dans le milieu ». Sauf que chaque fois que l’on se cache derrière une excuse, on vient de transférer son pouvoir de choisir. On se déresponsabilise et on s’affaiblît. Fais-toi confiance, si tu veux faire confiance aux autres! Respecte-toi, si tu veux respecter les autres et surtout avoir leur respect!
Mais surtout aime-toi, si tu veux être capable d’aimer les autres et être aimé en retour!
L’impossible peut devenir possible, car tu as le pouvoir de changer les choses! Peu importe tes bagages, peu importe la grandeur de tes rêves et même si tes ailes ont été brisées. C’est à toi de choisir!
Choisiras-tu donc de survivre ou choisiras-tu de vivre?